Le prix Nobel de littérature J.M. Coetzee a publié en 1999 le roman Disgrâce qui est récompensé du Booker Prize. Le livre est l'histoire de David Lurie, professeur d'université et séducteur, dont la vie bascule après avoir été accusé de harcèlement sexuel sur Mélanie, une de ses étudiantes. Le voici au volant de sa voiture dans les rues du Cap.
Les prostituées sont en nombre sur les trottoirs : à un feu rouge, l'une d'elles lui tape dans l'oeil, une grande fille dans une minijupe de cuir noir. Pourquoi pas, se dit-il, en ce soir de révélations ?
Il se gare dan sun cul-de-sac sur les flancs de Signal Hill. La fille est soûle ou peut-être droguée : il ne parvient pas à tirer d'elle des propos cohérents. Néanmoins elle s'acquitte du travail qu'elle a à faire aussi bien qu'il pouvait l'espérer. Ensuite, elle se repose, le visage sur ses genoux. Elle est plus jeune qu'elle ne semblait à la lumière des réverbères, plus jeune même que Mélanie. Il lui pose une main sur la tête. Il a cessé de trembler. Il est un peu vaseux, satisfait ; et aussi il se sent étrangement protecteur.
Alors c'est ça et rien de plus, se dit-il, comment avais-je pu oublier ?
Pas un mauvais type, mais pas un bon non plus. Pas froid, mais pas de feu non plus, même quand il brûle. En tout cas, rien de comparable à Teresa , ni même à Byron. Manque d'ardeur. Est-ce que ce sera là le verdict sur son compte, le verdict de l'univers dont l'oeil embrasse tout ?
La fille sort de sa torpeur, s'assied. "Où est-ce que tu m'emmènes ? marmonne-t-elle.
- Je te ramène là où je t'ai trouvée."
7 mai 2014
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