Abha Dawesar publie en 2000 L'agenda des plaisirs, son premier roman. Il raconte l'histoire d'André, un jeune analyste financier de Manhattan, découvrant son homosexualité en succombant aux avances de son patron tout en ne pouvant résister à celles de l'épouse de celui-ci, Sybil.
Dans le taxi, Sybil s'est assise tout contre moi, la main droite innocemment glissée dans l'espace entre mes jambes. Le bonheur d'être en sa compagnie m'a envahi.
A la maison, je lui ai fait du thé, que nous avons siroté assis à table.
- André, je peux te bander les yeux ?
- Pourquoi ?
- Je peux ou non ?
- OK, vas-y
Elle a dénoué l'écharpe léopard de son cou et l'a attachée autour de ma tête. Tout est devenu noir.
- C'est trop serré ?
- Non
La pièce a été plongée dans le silence, je n'ai plus du tout entendu Sybil, ni senti sa présence. Immobilité totale pendant un temps qui m'a semblé long.
- Sybil, qu'est ce qui se passe ? lui ai-je demandé au bout d'un moment
Silence.
- Sybil ?
Silence.
- Sybs, réponds-moi
J'ai senti son doigt sur mes lèvres. Puis ses lèvres sur les miennes. Puis sa langue sur mes lèvres. Puis les poils de son pubis. Puis ses grandes lèvres.
Je me suis mis à la lécher. Conscient seulement de mes lèvres et du goût de son excitation. Elle a sorti ma queue de mon pantalon et s'est assise dessus. L'a engloutie dans son vagin. Puis en haut, en bas, en haut, en bas...
19 nov. 2011
17 nov. 2011
Pascal Quignard
Pascal Quignard livre en 2002 Les ombres errantes, un ouvrage profond et atypique fait de fragments érudits où les obsessions de l'auteur reviennent en boucle. Ce livre obtient le prix Goncourt. Dans l'extrait ci-dessous, le secrétaire du dernier roi romain Syagrius s'entretient avec un lettré toulousain venu de la cour du roi Alaric.
Le Toulousain affirma que ses reins et les articulations de ses doigts ne pouvaient plus supporter le climat des Gaules et que maintenant la peur s'était emparée de lui avec le regret du soleil. Ils évoquèrent le nom des lettrés de l'ancien temps et ils citaient des anecdotes qui les emplissaient de joie. Le lettré de Toulouse qui avait quitté Trêves avait connu une vieille femme, quand il était lui-même tout jeune et qu'il apprenait ses déclamations, qui se vantait d'avoir sucé Augustin à Milan, dans le temps où il était encore païen. Il avait connu aussi Olybrius et louait sa gravité et sa vertu, ainsi que la tristesse violente de sa mort.
Le Toulousain affirma que ses reins et les articulations de ses doigts ne pouvaient plus supporter le climat des Gaules et que maintenant la peur s'était emparée de lui avec le regret du soleil. Ils évoquèrent le nom des lettrés de l'ancien temps et ils citaient des anecdotes qui les emplissaient de joie. Le lettré de Toulouse qui avait quitté Trêves avait connu une vieille femme, quand il était lui-même tout jeune et qu'il apprenait ses déclamations, qui se vantait d'avoir sucé Augustin à Milan, dans le temps où il était encore païen. Il avait connu aussi Olybrius et louait sa gravité et sa vertu, ainsi que la tristesse violente de sa mort.
5 nov. 2011
Russell Banks
Le roman de Russell Banks La réserve publié en 2007 met en scène en 1936 dans le cadre isolé d'une réserve naturelle américaine, les relations amoureuses adultérines entre représentants de la haute société, des classes laborieuses et du monde de l'art tandis que de l'autre côté de l'Atlantique, l'Europe s'enfonce peu à peu dans le cauchemar de la guerre.
...la douceur et la lenteur avec lesquelles Hubert et elle faisaient l'amour lui avaient appris qu'elle désirait qu'on la tienne, et non pas qu'on la prenne. Elle voulait être touchée avec précision de la langue et du bout des doigts, et pas être pénétrée, soulevée, déséquilibrée et se sentir gauche, incapable de maîtriser son corps par elle-même, obligée de l'abandonner à la manoeuvre de quelqu'un d'autre. Et elle s'aperçut que, bien que facile à satisfaire, elle désirait tout autant qu'Hubert donner du plaisir à son partenaire. Non pas comme une récompense mais comme un pur cadeau, et ce don l'excitait et la comblait.
...la douceur et la lenteur avec lesquelles Hubert et elle faisaient l'amour lui avaient appris qu'elle désirait qu'on la tienne, et non pas qu'on la prenne. Elle voulait être touchée avec précision de la langue et du bout des doigts, et pas être pénétrée, soulevée, déséquilibrée et se sentir gauche, incapable de maîtriser son corps par elle-même, obligée de l'abandonner à la manoeuvre de quelqu'un d'autre. Et elle s'aperçut que, bien que facile à satisfaire, elle désirait tout autant qu'Hubert donner du plaisir à son partenaire. Non pas comme une récompense mais comme un pur cadeau, et ce don l'excitait et la comblait.
1 nov. 2011
Emmanuel Carrère
Dans son livre publié en 2007 Un roman russe, Emmanuel Carrère mêle plusieurs récits. L'un de ceux-ci retrace la liaison compliquée qu'entretient l'auteur avec Sophie. Cette relation passe par la rédaction d'une nouvelle érotique réellement parue dans le Monde, qui n'aboutira pas aux effets attendus par Carrère. L'auteur a reçu le prix Fémina en 1995 et le prix Renaudot en 2011.
Juste le regarder. En fait, il la regarda faire l'amour avec son mari dans un train, à distance. Surtout ne rien modifier au plan initial. Parce qu'au fur et à mesure de sa découverte du texte, leur désir va monter. Que de s'exciter aux mots du mari sous le regard de l'amant va lui procurer un plaisir nouveau et puissant. A la fin, ils iront se masturber ensemble, tous les deux dans les toilettes. Elle devant la glace, lui derrière. Il fera attention de ne pas éjaculer sur elle, de lentement se vider sur le sol sans l'éclabousser. Il faudra qu'ils soient forts pour ne pas se toucher. Qu'elle parvienne à ne pas prendre dans sa bouche l'énorme bite dont elle aime tout. L'odeur, la forme, le gland trapu et rond, la veine gonflée qui s'enroule sur la verge comme un lierre et qu'elle adore caresser et comprimer du bout de l'ongle, et son sperme, ivoire, si abondant et dont elle se macule le visage. Quand ils ont le temps, elle lui demande parfois de décharger dans ses cheveux blonds. Ensuite, il lu masse longuement le crâne en disant qu'il fait entrer dans sa tête plein de sa semence et de minuscules êtres vivants.
Juste le regarder. En fait, il la regarda faire l'amour avec son mari dans un train, à distance. Surtout ne rien modifier au plan initial. Parce qu'au fur et à mesure de sa découverte du texte, leur désir va monter. Que de s'exciter aux mots du mari sous le regard de l'amant va lui procurer un plaisir nouveau et puissant. A la fin, ils iront se masturber ensemble, tous les deux dans les toilettes. Elle devant la glace, lui derrière. Il fera attention de ne pas éjaculer sur elle, de lentement se vider sur le sol sans l'éclabousser. Il faudra qu'ils soient forts pour ne pas se toucher. Qu'elle parvienne à ne pas prendre dans sa bouche l'énorme bite dont elle aime tout. L'odeur, la forme, le gland trapu et rond, la veine gonflée qui s'enroule sur la verge comme un lierre et qu'elle adore caresser et comprimer du bout de l'ongle, et son sperme, ivoire, si abondant et dont elle se macule le visage. Quand ils ont le temps, elle lui demande parfois de décharger dans ses cheveux blonds. Ensuite, il lu masse longuement le crâne en disant qu'il fait entrer dans sa tête plein de sa semence et de minuscules êtres vivants.
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