Cela mérite trois extraits dont le premier écrit par Michel Leiris est tiré de la triple préface de l’édition de 1970 , qui comprenait également une contribution de Roland Barthes et une de Philippe Sollers. La guerre d'Algérie forme la toile de fond de ce livre.
Les choses y sont prises sur un mode auquel les nuances psychologiques sont étrangères et qu’on ne peut même pas qualifier de ‘biologique’ (ce qui serait trop restrictif et risquerait en outre de suggérer un vitalisme tout proche du panthéisme), mode qui est en vérité celui du contact pur et nu – exempt de toute interprétation faisant écran – avec des corps vivants et les objets fabriqués qui constituent leurs coques ou leurs appendices.
(M.Leiris)
Extrait 1
les bergers, leurs boules sécrétives écrasées sous leur cul contre l’ossature des moutons, leurs pieds nus enfoncés dans le sable chaud, leur langue répandue sur leur menton, halètent, jappent ; des chiens en rut se roulent dans le blé, mordillent les robes des femmes ; se roulent dans le sable, mordillent le sexe des bergers ; un chien roux lèche la plaie de la fillette, va se frotter à la jambe du mieux membré des bergers, lui jette sa langue brûlante entre les cuisses ; la langue enveloppe le sexe ; le souffle du chien baigne le bas-ventre du berger, la bave ruisselle sur sa cuisse ; le berger, raidissant ses jambes contre les flancs du mouton – le craquement des muscles effraie le chien qui se jette de côté : sur un plissement mouillé d’écume des lèvres du berger, un pet léger de celui-ci qui bouffe la toison en arrière de son cul, la bête revient, re-cueille le sexe sur sa langue – , ahane, ses doigts accrochés aux oreilles du mouton ; le foutre jaillit, le chien le retient dans sa langue recourbée, le porte dans le blé, aux pieds des femmes ;
Extrait 2
La femme, penchée, lisse les mèches balancées ; le garçon renverse sa tête en arrière ; les doigts de la femme criblent son cou incurvé où les vertèbres ondulent sous la poussée de la salive ; le garçon prend ces doigts, les porte, luisant de khôl, à ses lèvres, en baise les menus ongles carrés ; sous l’étoffe collée, le cou palpite, s’entrouvre ; un coup de vent mord leurs reins roués ; le garçon, pivotant sur ses talons, étreint les reins de la femme, appuie ses lèvres sur le pubis, lèche l’étoffe collée, couvre de sa langue, plus bas, l’enflure spongieuse de la toison, l’aplatit sous ses lèvres grosses, fouille, de la pointe de sa langue jusqu’au retroussis du con ; la femme presse le versant de sa cuisse contre la joue du garçon ; la semence aquhuilée ruisselle sur son genou, l’écume mousse à la commissure de ses lèvres maculées de khôl ; un coup de vent mouillé module une série de pets brefs exhalés hors du cul du bébé assoupi ; le garçon retrousse de ses deux mains la dokhala, enfouit, dessous, sa tête durcie au gel latent ; la femme recule, s’élance, court vers l’abri ;
les bergers, leurs boules sécrétives écrasées sous leur cul contre l’ossature des moutons, leurs pieds nus enfoncés dans le sable chaud, leur langue répandue sur leur menton, halètent, jappent ; des chiens en rut se roulent dans le blé, mordillent les robes des femmes ; se roulent dans le sable, mordillent le sexe des bergers ; un chien roux lèche la plaie de la fillette, va se frotter à la jambe du mieux membré des bergers, lui jette sa langue brûlante entre les cuisses ; la langue enveloppe le sexe ; le souffle du chien baigne le bas-ventre du berger, la bave ruisselle sur sa cuisse ; le berger, raidissant ses jambes contre les flancs du mouton – le craquement des muscles effraie le chien qui se jette de côté : sur un plissement mouillé d’écume des lèvres du berger, un pet léger de celui-ci qui bouffe la toison en arrière de son cul, la bête revient, re-cueille le sexe sur sa langue – , ahane, ses doigts accrochés aux oreilles du mouton ; le foutre jaillit, le chien le retient dans sa langue recourbée, le porte dans le blé, aux pieds des femmes ;
Extrait 2
La femme, penchée, lisse les mèches balancées ; le garçon renverse sa tête en arrière ; les doigts de la femme criblent son cou incurvé où les vertèbres ondulent sous la poussée de la salive ; le garçon prend ces doigts, les porte, luisant de khôl, à ses lèvres, en baise les menus ongles carrés ; sous l’étoffe collée, le cou palpite, s’entrouvre ; un coup de vent mord leurs reins roués ; le garçon, pivotant sur ses talons, étreint les reins de la femme, appuie ses lèvres sur le pubis, lèche l’étoffe collée, couvre de sa langue, plus bas, l’enflure spongieuse de la toison, l’aplatit sous ses lèvres grosses, fouille, de la pointe de sa langue jusqu’au retroussis du con ; la femme presse le versant de sa cuisse contre la joue du garçon ; la semence aquhuilée ruisselle sur son genou, l’écume mousse à la commissure de ses lèvres maculées de khôl ; un coup de vent mouillé module une série de pets brefs exhalés hors du cul du bébé assoupi ; le garçon retrousse de ses deux mains la dokhala, enfouit, dessous, sa tête durcie au gel latent ; la femme recule, s’élance, court vers l’abri ;