Zadie Smith a publié son premier roman en 2000 alors qu'elle était encore étudiante en littérature anglaise à Cambridge. Encensé par la critique, Sourires de loup peint avec humour une société britannique multi-ethnique. Parmi les personnages : Millat, glandeur et grand séducteur, fils d'un immigré pakistanais fondamentaliste musulman, et Joyce, bourgeoise bohème dont la vocation est de consacrer sa vie à améliorer celle des autres.
©Aivar Mikko
Pendant ce temps, Joyce s'affairait non sans mal à essayer de résoudre les problèmes qu'avait Millat avec les femmes blanches. Et ils étaient légion. Toutes les femmes, quelle que fût leur couleur de peau, du noir le plus noir jusqu'au blanc albinos, étaient à genoux devant lui. Elles lui glissaient leur numéro de téléphone, lui faisaient des pipes dans les lieux publics, se frayaient un chemin à travers des pubs bondés pour lui offrir un verre, le séquestraient dans les taxis, le suivaient jusque chez lui. Quelle qu'en fût la cause - le nez aquilin, les yeux sombres comme une mer profonde, la peau couleur chocolat, les cheveux comme des rideaux de soie noire ou peut-être, purement et simplement, sa forte odeur -, c'était le succès garanti. Allons, inutile d'être jaloux. A quoi bon ? Il y a toujours eu et il y aura toujours des gens qui respirent, que dis-je, qui transpirent le sexe par tous les pores de leur peau.
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et en bonus, une contribution à une thématique actuelle, un extrait où le même Millat s'efforce d'observer les préceptes fondamentaux de l'Islam :
Il fumait encore une ou deux cigarettes par-ci par-là et buvait une Guinness à l'occasion (à quoi bon se montrer plus royaliste que le roi ?), mais il avait triomphé et de l'herbe satanique et de la tentation de la chair. Il ne voyait plus Alexandra Andrusier, Polly Houghton ou Rosie Dew (encore qu'il rendît visite de temps à autre à une certaine Tanya Chapman, une toute petite rouquine qui comprenait fort bien la nature délicate de son dilemme et lui taillait une pipe dans les formes sans exiger de Millat en retour qu'il la touche. C'était un arrangement qui satisfaisait les deux parties : d'un côté, une fille de juge ravie de scandaliser son vieux birbe de père, de l'autre un garçon qui avait besoin d'éjaculer sans contribution active de sa part).
28 oct. 2013
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si heureuse de vous lire mon cher...
RépondreSupprimerheureux de vous voir visiter ces lieux que je continue d'entretenir de temps à autre, modeste fil que je continue de dérouler alors que tant de choses changent par ailleurs
SupprimerSens interdits sans interdit cent interdits
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