Le metteur en scène et auteur Jean-Luc Lagarce, mort du sida à l'âge de 38 ans, fait partie de la charrette des écrivains maudits. Il est mort sans jamais avoir été publié. Son Journal entamé en 1977 et tenu jusqu'à sa mort en 1995 est publié en 2007 par la maison d'édition qu'il avait lui-même créée.
Lundi Soir au Transfert (le Bar) un garçon exceptionnellement beau est entré, mettant en émoi tous ces messieurs.
Mon pessimisme ne m'encourage jamais à tenter ma chance et celui-là vraiment était trop "terriblement beau" pour être sans risque.
Mais le jeune Dieu me veut, et moi je ne bande même pas tant il me semble intouchable.
J'essaie de détourner son attention (d'autres lui font la danse des sept voiles). Je suis tellement certain de mon absence de chance que j'imagine divers scénarios (rii). Il drague pour d'autres ou il allume et s'en va à l'instant fatal.
Je crois voir passer un imperceptible clin d'oeil et un léger sourire indiquant la sortie. Il s'en va. Je le suis. Nous sommes dans la rue. Nous marchons à vingt mètres l'un de l'autre.
Nous nous caressons avec toute la tendresse du monde dans les fourrés (dégarnis et humides) des Tuileries. Il ne peut me suivre jusqu'à Montparnasse, il est en effet "accompagné" d'un gros type âgé, laid et riche à n'en pas douter.
C'est idiot cela, et je n'accorde jamais une importance essentielle à la beauté la plus académique mais il est probablement l'homme le plus beau, avec le corps et le visage les plus beaux, que j'aie rencontré de ma vie. Au sens le plus objectif du terme. C'est à dire qu'il était un homme que tout le monde, même sans désir, admettrait comme extrêmement beau.
Il était là, le pantalon sur les chaussures et tout dans son torse, son ventre, ses cuisses, son visage, ses épaules ou son cul était une perfection de la statuaire grecque ou de la revue porno la plus excitante.
Le pire ou le plus étrange c'est qu'il semblait plus excité par moi que je ne semblais l'être par lui (j'étais un peu emprunté ne sachant trop où s'arrêterait la plaisanterie...). Il venait se loger dans le creux de mon blouson et gémissait doucement lorsque je lui mangeais l'oreille, les seins ou la queue.
Il est américain, il s'appelle John. Il me serra la main très cérémonieusement et partit presque en courant retrouver son affreux banquier. On ne se reverra jamais, c'est mieux ainsi, il pourrait avoir mis ses lentilles la prochaine fois.
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