Lolita, le roman de Vladimir Nabokov édité à Paris en 1955, fit scandale à sa parution et fut l'objet d'une interdiction pendant quelque temps mais son énorme succès permit ensuite au collectionneur de papillons de vivre de sa plume.
Comme l'écrit Nabokov lui-même dans l'avant-propos du livre, 'on ne trouve pas un seul terme obscène dans tout l'ouvrage ; et le solide philistin accoutumé par les conventions modernes à accepter sans broncher les mots orduriers qui foisonnent dans un roman banal sera sans doute très choqué de ne pas les rencontrer ici'.
Voici un extrait tiré de la nouvelle traduction française de Maurice Couturier publiée en 2001.
...il m'arrivait d'exiger affectueusement un baiser supplémentaire, ou même tout un assortiment de caresses variées, quand je savais qu'elle convoitait passionnément tel ou tel divertissement juvénile. Pourtant, il n'était pas facile de traiter avec elle. C'était sans enthousiasme qu'elle gagnait ses trois cents - ou ses trois pièces de cinq cents - par jour ; et elle se révéla une négociatrice cruelle chaque fois qu'il était en son pouvoir de me refuser certains philtres dévastateurs, étranges, paradisiaques, languides, dont je ne pouvais me passer pendant plus de quelques jours, et que, en raison de la nature même de cette langueur d'amour, je ne pouvais extorquer de force. Consciente de la magie et de la puissance de ses lèvres douces, elle parvint - au cours d'une seule année scolaire ! - à faire monter les enchères jusqu'à trois et même quatre dollars pour une étreinte particulière.
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