Didier van Cauwelaert obtient le prix Goncourt en 1994 pour son roman Un aller simple. Un jeune Marseillais, muni du fait des hasards de la vie de faux papiers marocains, est arrêté, expulsé de France pour être envoyé au Maroc. Sur la route d'un village imaginaire du Haut Atlas, il est accompagné par Jean-Pierre, un fonctionnaire idéaliste et par une charmante guide dont il gardera un heureux souvenir après l'épisode suivant.
Elle a terminé de déboutonner mon pantalon que j'avais desserré pour la nuit, et elle m'a frotté contre sa joue avec une tendresse que je ne lui avais jamais vue, comme si elle cherchait la douceur avant de s'endormir. Et puis elle m'a caressé avec sa bouche, longtemps, pendant que le soleil finissait de sortir de sa montagne pour dessiner des ronds sur le pare-brise. C'était comme un espoir avant la fin du monde, le début de quelque chose qui ne savait pas que ça ne servirait à rien, la naissance d'un bonheur qui s'arrêterait tout de suite. Elle m'a avalé sans un regard, elle a refermé la portière et elle est retournée sous la tente; elle avait peut-être repris des forces pour jouer la comédie de l'amour devant les yeux de Jean-Pierre.
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