"Ce pauvre Gabriel, si plein de génie et de spermatozoïdes" disait-il de lui-même. Gabriele d'Annunzio a fait de sa vie une oeuvre d'art et a interprété de multiples rôles. Dans le domaine de la poésie, voici une illustration laissée par ce séducteur, empereur de la luxure, qui était pour lui "la mère de tous les mystères et de tous les rêves". Le titre de ce poème trouvé dans un recueil de poésies de la période 1878-1893 édité en 1912 et reproduit en 2013 à la demande de la Bibliothèque Nationale : Invocation (sonnets).
(photo de Paul von Borax)
Bouche aimée, suave et pourtant douloureuse,
telle que déjà l'imaginèrent l'Art et mon Rêve :
forme ambigüe empruntée à un demi-dieu, au bel
Hermaphrodite adolescent ;
bouche sinueuse, humide, ardente, qui, là où
s'exaspère mon désir, alors que je suis abimé dans
un oubli profond, suces infatigablement ma vie ;
O grande chevelure éparse sur mes genoux;
pendant le doux acte; ô froide main qui répands le
frisson et qui me sent frissonner ;
vous, yeux alanguis entre les longs cils, qui
vous ouvrez à mon cri suprême et qui, tout grands,
resplendissez en me regardant mourir ;
Ah, que je meure, que je meure enfin de véritable
mort, et que ce cri soit véritablement mon cri
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire