Dans Un chien mort après lui, publié en 2009, Jean Rolin nous livre le récit d'une quête des chiens errants qui l'a mené aux quatre coins du monde. Ce texte est l'occasion de fournir diverses digressions, dont la suivante présentée ici.
Cette réflexion d'Eduardo me rappela dans quelles circonstances j'avais vu pour la première fois un chien errant de México : c'était à Paris, rue Rambuteau, dans le film de Carlos Reygadas intitulé Batalla en el cielo. Le premier plan de ce film, un plan extrêmement long, montre une jeune femme de la bonne société, agenouillée, en train de sucer le sexe du chauffeur de son père. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une scène excitante, les deux protagonistes témoignant d'une égale morosité. Dans le plan suivant, c'est la nuit, vraisemblablement le jour ne va pas tarder à se lever, et on retrouve le chauffeur, plus alerte, défilant avec la fanfare aux accents de laquelle est envoyé chaque matin le gigantesque drapeau qui flotte dans la journée au-dessus de la place du Zocalo. Un chien errant, comme il s'en rencontre beaucoup dans ce quartier historique de México, passe dans le champ, qu'il se soit trouvé là par hasard au moment où la scène était tournée, ou qu'on l'y ait délibérément fait figurer.
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