Nathalie Quintane publie cet automne Crâne chaud, nouvel opus de son oeuvre parfois proche de l'expérimental. Dans son style habituel, mélange de réalisme poétique et de fantastique drôlatique, elle porte cette fois-ci son propos sur l'amour. Dans l'extrait suivant, elle met en scène LMAS (La Machine A Sucer)
Suçant à mort, LMAS objectalise la grande littérature : elle a une bouche de bébé; elle ne s'arrête que quand elle est pleine; elle est aussi perfectionnée qu'une scie sauteuse allemande. C'est ce qu'on dit quand on dit dense, quand on dit maîtrisée, accomplie, milieu de carrière, fin de parcours. Je suis écrivain, je suis une artiste, je suce sérieusement, je ne suis pas comme un de ces petits branleurs à Goncourt, je suce à fond, je me suis arraché les dents une à une pour sucer sans dents et non pour me creuser les joues sur la photo, je suce comme une bête, je suis à la fois clinique et bestiale comme un porno historique, il y a dans ce que je fais quelque chose d'américain mais autrichien, il y a quelque chose de glabre et de sincère, quelque chose de frivole qui tend un scalp, qui s'est découpé la peau du crâne à l'aveugle en ovale cranté et le pose là sans baptême.
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