12 oct. 2009

Gabriel Garcia Marquez

Après l'explicite transgression queer du message précédent, voici celle exprimée de manière plus pudique par Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982. Dans Mémoire de mes putains tristes, publié en 2004 et probablement le dernier roman de l'écrivain, le narrateur est un vieil homme de 90 ans qui sentant la mort s'approcher, se paie un dernier amour en la personne d'une jeune vierge de 14 ans. Un projet mexicain d'adapter ce roman au cinéma a récemment soulevé une furieuse tempête de protestations.

Le soir de son anniversaire, j’ai chanté à Delgadina la chanson tout entière et j’ai couvert son corps de baisers jusqu’à ne plus avoir de souffle : chaque vertèbre, une à une, jusqu’aux fesses langoureuses, la hanche avec le grain de beauté, le côté de son cœur inépuisable. Plus je l’embrassais plus son corps devenait chaud et exhalait une fragrance sauvage. Chaque millimètre de sa peau me répondait par de nouvelles vibrations et m’offrait une chaleur singulière, une saveur distincte, un soupir inconnu, tandis que de tout son être montait un arpège et que ses tétons s’ouvraient comme des fleurs sans même que je les touche. Au petit matin, alors que je glissais dans le sommeil, j’ai entendu comme une rumeur de foule venant de la mer et un affolement dans les arbres qui m’ont transpercé le cœur : Delgadina ma bien-aimée, les brises de Noël sont arrivées.

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