11 oct. 2009

Dennis Cooper

Erotisme homosexuel et violence sont les deux ingrédients les plus visibles de l’œuvre transgressive et obsessionnelle de Dennis Cooper. Voici un extrait de la nouvelle Dîner, publiée dans le recueil Wrong en 1992.



Quelques danses plus tard, Tom suivait son partenaire au parking vers une Cadillac blanche garée à l’écart, derrière la bâtiment, près des poubelles. Dans le noir, il n’en était pas sûr, mais il lui sembla que les vitres étaient fumées.
L’homme déverrouilla les portières, ouvrit et lui fit signe de monter. Passant devant son compagnon poli, au bras tendu comme un chauffeur, Tom se glissa sur la banquette arrière en velours, jusqu’au fond. Son pied heurta une bouteille posée par terre. L’homme grimpa à ses côtés, et s’assura que les portières étaient bien fermées de chaque côté. Puis il farfouilla aux pieds du jeune garçon et attrapa la bouteille.
« Un peu de vodka ? » Il l’inclina en direction de Tom.
Ils se la partagèrent tandis que l’homme observait Tom, et que ce dernier essayait d’avoir l’air naturel. Une fois la bouteille vide, il n’y eut plus rien entre eux.
L’homme lécha l’oreille de Tom. « Si on enlevait ton pantalon ? » murmura-t-il.
Tom souleva ses hanches. L’homme fit glisser son jean. Il lui arracha ses baskets, puis Tom se pencha et enleva lui-même ses chaussettes.
Il sentit la bouche de l’homme sur sa bite encore un peu molle. «Ça devrait l’aider à durcir », pensa-t-il. Mais l’homme eut beau tout faire, si ce n’est la lui arracher à coups de dents, elle ne se raidit pas.
L’homme se reposa quelques secondes en embrassant cette queue de plus en plus ramollie, caressant machinalement les jambes de Tom. Il hésitait à faire jouir le garçon d’une autre manière, ou à se contenter de simplement suivre son plan. Ce gosse était un ange. Il avait de longues jambes hirsutes, mais partout ailleurs, c’était de la porcelaine. Son corps était svelte, et en plongeant dans ses yeux, tournés ailleurs, pleins de pensées impénétrables, il eut la confirmation de la beauté de son visage.
« Très bien. Pourquoi ne te mettrais-tu pas quatre pattes, face à la vitre ? Je veux dire, tu connais la position ? »

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