14 nov. 2009

David Foster Wallace

David Foster Wallace a clos en septembre 2008 son œuvre inachevée et 25 ans de dépression en se pendant sur la terrasse de sa maison californienne.
La fonction du balai, son premier roman, publié aux Etats-Unis en 1987 et traduit en français en 2009, mêle l’absurde et le loufoque aux réflexions philosophiques et littéraires.
Voici un passage où Rick, un éditeur tourmenté, résume à sa petite amie Lenore l’un des nombreux manuscrits qu’il reçoit : l’histoire d’une femme névrosée, délivrée de l’influence maléfique de son psychologue par un dentiste devenu son époux.



… le psychologue a un petit sourire en coin, glousse et mate en douce le corps de la femme sous sa robe de mariée. »
« Je suis fatiguée. »
« Un matage devenu futile, pourtant, car même si la femme a toujours un besoin pathologique d’attention et d’activité sexuelle pour réfréner les violents soubresauts de sa névrose, disons que ce besoin est plus que satisfait par le dentiste théorique, chez qui la femme a réveillé un accès de passion et un désir d’intimité que le dentiste n’avait pas ressenti depuis sa jeunesse, quand il était frais émoulu de chez les scouts. Là, un long passage est consacré à la description graphique des implications de ces accès réveillés et de ces besoins satisfaits, dont les plus saisissantes impliquent un appareillage dentaire utilisés dans des buts qui – bien qu’émotionnellement innocents et donc dans le fond parfaitement convenables – outrepassent de loin les fantasmes les plus fous du dentiste. Si tu me suis. »

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