Portnoy et son complexe fut partiellement publié par fragments dans différentes revues littéraires en 1967 et 1968 puis dans son intégralité en 1969.
C'est la confession à un psychanalyste d’Alexander Portnoy , juif new-yorkais, l’éternel bubala de sa mère, tiraillé entre ses obsessions sexuelles et ses idéaux humanitaires.
… on prie, on prie, et on prie, on élève vers Dieu ses oraisons les plus passionnées sur l’autel du siège des cabinets, tout au long de l’adolescence, on Lui offre le sacrifice vivant de ses spermatozoïdes au décalitre – et puis un soir, vers minuit, à l’angle de Lexington et de la 52e, lorsqu’on est vraiment arrivé au point de perdre sa foi dans l’existence d’une créature telle qu’on se l’est imaginée pour soi-même alors qu’on a déjà doublé le cap des trente-deux ans, elle est là en tailleur pantalon marron, essayant d’arrêter un taxi – longue et mince, avec une opulente chevelure brune, des traits minuscules qui confèrent à son visage une espèce d’expression arrogante, et un cul absolument fantastique.
Pourquoi pas? Qu’y a-t-il de perdu? Qu’y a-t-il de gagné d’ailleurs? Allez, vas-y, pauvre corniaud, ligoté, garrotté, menotté, parle-lui. Elle possède un cul avec les rondeurs et le sillon médian du brugnon le plus parfait du monde ! Parle !
« ’Soir – doucement et avec un soupçon de surprise, comme si je l’avais peut-être déjà rencontrée ailleurs… »
« Qu’est ce que vous voulez ? »
« Vous offrir un verre »
« Un vrai tombeur », dit-elle en ricanant. Au rapporteur adjoint à la commission de la Promotion de l’Homme, pour cette ville tout entière ! « Te brouter le minou, bébé, ça te dit ? » Mon Dieu ! Elle va appeler un flic ! Qui me livrera au maire !
« C’est déjà mieux », répondit-elle.
Et alors un taxi s’est arrêté et nous sommes allés à son appartement où elle a enlevé ses vêtements et m’a dit, « Vas-y. »
Mon incrédulité ! Qu’une chose pareille puisse m’arriver à moi ! Et si j’ai brouté ! C’était soudain comme si ma vie s’introduisait au cœur d’un rêve humide. J’étais là, bouffant enfin le con de la vedette de tous ces films pornographiques que j’avais produits dans ma tête depuis que j’avais pour la première fois posé la main sur mon propre nœud… « Et maintenant, à moi », dit-elle – « un service en mérite un autre », et docteur, cette inconnue s’est alors mise en devoir de me sucer avec une bouche qui devait avoir suivi des cours dans un collège spécialisé pour y apprendre tous les merveilleux trucs qu’elle connaissait. Quelle trouvaille, je me suis dit, elle vous la prend jusqu’à la racine ! Dans quelle bouche suis-je tombé ! Parlons-en de promotion ! Puis simultanément : allez, barre-toi ! Fous le camp ! Qu’est ce que ça peut bien être que cette fille !
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