Le premier roman de Ryu Murakami, Bleu presque transparent, est publié en 1976 et connaît un large succès au Japon, couronné par le prestigieux prix Akutagawa.Ces chroniques de la vie d'un groupe d'adolescents oscillent entre sexe, violence et drogue.
Voici une scène où ces jeunes Japonais se retrouvent en compagnie de soldats noirs américains. Imaginez les dans une pièce à l'atmosphère saturée en vapeurs de haschich.
Pendant que nous mangeons les fruits empilés sur une assiette et que nous buvons du vin, la pièce entière succombe sous le viol de la chaleur. Je voudrais qu’on m’ôte la peau, comme on pèle un fruit. Je voudrais m’imbiber de la chair huileuse et luisante des Noirs, les avaler crus et les bercer au fond de moi.
Tartelette aux cerises.
Grappe de raisin sur fond rose de paumes noires.
Pattes de crabe à la nage encore fumantes, brisées net avec un bruit de bois sec.
Vin d’Amérique violet pâle, lumineux et sucré.
Cornichons pareils à des doigts de cadavre couverts de verrues.
Sandwiches au bacon faisant penser à des lèvres autour d’une langue de femme.
Salade dégoulinante de mayonnaise rose.
Dans la bouche de Kei, jusqu’à la glotte, l’énorme pine de Bob.
- Je veux voir qui c’est qu’a la plus grosse…
Elle avance à quatre pattes sur le tapis, comme une chienne, ouvrant la bouche et la refermant sur chaque membre tour à tour.
Ayant décidé que la palme revient à Saburô, un métis d’Indien et de Japonaise, elle saisit un dahlia, un cosmos, qui décorait une bouteille de Vermouth vide, et lui pique dans le méat en guise de prix.
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