25 mars 2010

Charles Bukowski

Women, publié en 1978, est le récit des aventures galantes de l'écrivain Hank Chinaski, double plus ou moins fantasmé de Charles Bukowski. Le défilé de ces nombreuses conquêtes débute par la rencontre avec Lydia, racontée dans l'extrait ci-dessous.


…un après-midi, je suis passé chez Lydia. Nous étions sur son lit en train de nous embrasser. Lydia s’est reculée.
- Tu ne connais rien aux femmes, n’est-ce pas?
- Quesse tu veux dire?
- C’que j’veux dire, c’est qu’en lisant tes poèmes et tes nouvelles, j’vois bien que tu connais tout simplement rien aux femmes.
- Apprends-moi des choses.
- Eh bien, tu vois, pour qu’un homme m’intéresse, faut qu’il me bouffe la chatte. Tu as déjà bouffé de la chatte?
- Non
- T’as plus de cinquante ans et tu n’as jamais bouffé de la chatte?
- Non
- C’est trop tard.
- Pourquoi?
- Ce n’est pas à vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces.
- Mais si, on peut.
- Non, c’est trop tard pour toi.
- J’ai toujours été un peu lent à démarrer.
Lydia s’est levée pour aller dans l’autre pièce. Elle est revenue avec un crayon et une feuille de papier.
- Bon, écoute, je vais te montrer quelque chose. – Elle se mit à dessiner sur le papier. – Regarde, ça c’est un con, et là se trouve quelque chose que tu ne connais probablement pas – le bouton. C’est le point le plus sensible. Le clitoris se cache, tu vois, il sort de temps en temps, il est rose et TRÈS sensible. Certaines fois, il ne veut pas se montrer, il faut que tu le cherches, suffit de le TOUCHER du bout de la langue…
- O.K., dis-je, j’ai pigé.
- J’crois pas que tu puisses le faire. J’t’ai dit, ce n’est pas à vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces.
- Déshabillons-nous et allongeons-nous.
On s’est déshabillés et allongés. J’ai commencé à embrasser Lydia. Puis je suis descendu de ses lèvres à son cou, de son cou à ses seins. Ensuite, je suis arrivé au nombril. Et encore un peu plus bas.
- J’parie que tu y arriveras pas, dit-elle. Le sang et le pipi sortent par là, rappelle-toi, le sang et le pipi…
Je suis arrivé en bas et me suis mis à lécher. Son dessin était tout à fait fidèle à la réalité. Chaque chose se trouvait à la place qu’elle avait dit. J’ai entendu sa respiration s’accélérer, puis des gémissements. Ça m’a excité. J’ai eu une érection. Son bouton est sorti, mais il n’était pas exactement rose, il était rose-pourpre. J’ai titillé le clitoris. Le miel s’est mis à couler et à humecter les poils du con. Lydia gémissait de plus en plus fort. Tout à coup, j’ai entendu la porte d’entrée s’ouvrir et se refermer. J’ai entendu des pas. Levé les yeux. Un petit garçon noir d’environ cinq ans était debout à côté du lit.
- Merde alors, quesse tu veux? je lui ai demandé.
- Vous avez des bouteilles vides? il m’a demandé.
- Non, je n’ai pas de bouteilles vides, j’ai fait.
Il est sorti de la chambre à coucher, a traversé la pièce de devant, a franchi la porte et est parti.
- Seigneur, dit Lydia, j’croyais que la porte d’entrée était fermée à clef. C’était le petit garçon de Bonnie.
Lydia s’est levée pour fermer à clef la porte d’entrée. Elle est revenue et s’est allongée. Il était environ quatre heures de l’après-midi, un samedi.
J’ai replongé dans sa chatte.

2 commentaires:

  1. Comment ai-je pu oublier cette scène. Il va falloir que je relise mon Bukowski

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  2. Merci pour ce petit texte. Je vais commander le livre de ce pas !!

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