18 mars 2010

Lucia Etxebarria

Amour, Prozac et autres curiosités , publié en 1997, est un grand succès commercial en Espagne. Dans ce livre dans l’air du temps, Lucia Etxebarria raconte la vie de trois sœurs qui ont pour point commun une vie sentimentale cahotique. Dans l’extrait suivant, Rosa raconte la cérémonie de mariage de sa sœur au cours de laquelle elle revoit un vieil ami Gonzalo.


(photo de Laurent Benaïm)

Toutes les fantaisies d’adolescente me revinrent en tête, ces rêves dans lesquels je me glissais dans la chambre de Gonzalo et où je l’embrassais sur tout le corps: les tempes, les paupières, les commissures des lèvres, le cou, les épaules, les mamelons, le ventre, le nombril, et Gonzalo restait endormi et ne se réveillait pas. Mes fantaisies d’adolescente n’allaient pas plus loin.
Mais la Rosa de vingt ans que j’étais, toute vierge qu’elle fût, savait comment les alimenter.Mes lèvres poursuivraient jusqu’à l’aine, et trouveraient un phallus parfait, énorme, presque arts déco, qui aurait l’air dessiné avec un aérographe, sans veines bleues ni imperfection, un phallus qui m’attendrait depuis des temps immémoriaux, et je le prendrais dans ma bouche jusqu’au fond, en respirant son odeur douceâtre, le caressant avec ma langue, puis je monterais sur lui comme je l’avais vu faire dans les films, et il me tiendrait fermement par les hanches, il me ferait bouger de haut en bas, laisserait les marques de ses doigts imprimées autour de ma taille et m’enlèverait d’un coup cette virginité incommode que je traînais depuis tant d’années.

2 commentaires:

  1. j'ai eu la chance de rencontrer laurent benain , un matin d'une nuit fauve où il est venu nous apporter des croissants et prendre quelques photos

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  2. serait-ce donc le vôtre, ce fier étendard, ce pain de sucre dont Elle se régale ?

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