10 févr. 2010

Frédéric Dard

Frédéric Dard est célèbre pour avoir écrit dans une langue truculente d'innombrables aventures du commissaire San-Antonio. En 1968 sort Un éléphant, ça trompe , le 70ème ouvrage de la série.
Voici une scène où le beau commissaire, en mission en Angleterre, se réfugie dans l’appartement de feu Rot Harryclube en compagnie de sa prisonnière Molly. Pendant qu’il profite de son bain réparateur, il la force à rester à ses cotés pour éviter qu’elle ne s’échappe. Mais face aux charmes de la mignonne Anglaise, notre policier est victime d’une érection irrépressible.


Oh ! ce gourdin, m’sieur le C.R.S. ! Je vais pas pouvoir m’évacuer de la baignoire dans cette position. Ça relève de l’infirmité! Je suis paré pour les joutes! Le pauvre Henri II devait avoir un zig de mon acabit en face de lui lors de son fatal tournoi!
Que faire! Rendre la clé à la fille et lui dire d’aller m’attendre? Trop imprudent. Ou alors m’asperger d’eau froide? Tiens, faut risquer l’expérience. Employer toutes les thérapeutiques. Je me dresse hors de la baignoire et que surprends-je? L’œil attentif de Molly (Molly, je voudrais bien en faire autant!) dans la glace du lavabo. Elle faisait semblant de lire, la friponne, mais pendant que je savonnais, elle, elle se rinçait l’œil.
D’attentif, son œil que je vous cause devient stupéfait lorsqu’elle me panoramise le corpus délicieux. Dans la seconde qui suit, le même œil, toujours, passe de la stupéfaction à la langueur.
On m’avait bien raconté que les Anglaises… Mais à ce point, non, je vous jure, je pouvais pas me douter. La môme largue sa revue. Elle saura jamais comment exterminer les vers à bois, mais il n’importe. Elle se retourne, quitte le tabouret, tombe à genoux. Et la suite, mes amis, je vais carrément m’abstenir de vous la raconter. J’suis pas Nu et Nère, moi, je fais pas de politique et j’ai pas envie de poivrer une interdiction, que pour lors me faudrait aller vendre mes polars sous le manteau à la sortie des naïtes-cleubes. Excusez mon autocensure, mais on n’est jamais si bien desservi que par moi-même. Toujours est-il que j’ai raison de préférer les nanas à grande bouche plutôt que celles qui ont un orifice de fume-cigarettes en guise de clappoir. Bref, je ne donne pas de précision, mais dénouez votre cravate et suivez mon regard.
On se met si facilement à frénétiser, elle et émoi, qu’au bout de cinq minutes Molly bascule toute loquée dans la baignoire, qu’au bout d’une demi-heure elle en ressort en tenue d’Eve et qu’au bout d’une heure on saccage le pucier du pauvre Rot Harryclube.

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