16 mai 2010

Michel Houellebecq

Roman fortement médiatisé, Les particules élémentaires, publié en 1998, est le récit de la vie de deux demi-frères : Bruno, un professeur obsédé sexuel, et Michel un scientifique asexué. Voici la rencontre de Bruno et de Patricia dans la piscine d'un club de vacances new age.


Elle allongea les jambes dans l’eau. Bruno fit de même. Un pied se posa sur sa cuisse, frôla son sexe. Avec un léger clapotis, elle se détacha du bord et vint à lui. Des nuages voilaient maintenant la lune; la femme était à cinquante centimètres, mais il ne distinguait toujours pas ses traits. Un bras se plaça sous le haut de ses cuisses, l’autre enlaça ses épaules. Bruno se blottit contre elle, le visage à hauteur de sa poitrine; ses seins étaient petits et fermes. Il lâcha le bord, s’abandonnant à son étreinte. Il sentit qu’elle revenait vers le centre du bassin, puis commençait à tourner lentement sur elle-même. Les muscles de son cou se relâchèrent brusquement, sa tête devint très lourde. La rumeur aquatique, faible en surface, se transformait quelques centimètres plus bas en un puissant grondement sous-marin. Les étoiles tournaient doucement à la verticale de son visage. Il se détendit entre ses bras, son sexe dressé émergea à la surface. Elle déplaça légèrement ses mains, il sentait à peine leur caresse, il était en apesanteur totale. Les longs cheveux frôlèrent son ventre, puis la langue de la fille se posa sur le bout de son gland. Tout son corps frémit de bonheur. Elle referma ses lèvres et lentement, très lentement le prit dans sa bouche. Il ferma les yeux, parcouru de frissons d’extase. Le grondement sous-marin était infiniment rassurant. Lorsque les lèvres de la fille atteignirent la racine de son sexe, il commença à sentir les mouvements de sa gorge. Les ondes de plaisir s’intensifièrent dans son corps, il se sentait en même temps bercé par les tourbillons sous-marins, il eut d’un seul coup très chaud. Elle contractait doucement les parois de sa gorge, toute son énergie afflua d’un seul coup dans son sexe. Il jouit dans un hurlement; il n’avait jamais éprouvé autant de plaisir.

1 commentaire:

  1. Celui-là aussi je l'ai lu, il y a un peu plus de dix ans maintenant... Je me souviens parfaitement de cette scène, transformée dans ma tête en images glauques et puissantes.

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