18 juin 2018

Ferdinand von Schirach

L'avocat Ferdinad von Schirach est entré tardivement en littérature mais il y a rencontré un succès international. Son roman Tabou publié en 2013 raconte l'histoire du photographe Sebastian von Eschburg et c'est une réflexion sur la vérité, la réalité et la manipulation. Dans l'extrait suivant, Eschburg se retrouve dans un hôtel de Deauville en compagnie de son amie Sofia.


Elle hocha la tête. Puis elle se leva, ouvrit la porte qui donnait sur le couloir. Elle revint se coucher, releva la chemise d'Eschburg, lui ôta son pantalon. Elle embrassa son torse, son ventre, glissa entre ses jambes. Il voulut l'attirer à lui mais elle le repoussa doucement. Il sentit ses seins frôler ses cuisses. D'un geste, elle écarta ses cheveux pour qu'il pût mieux la voir.
Il se demandait si tout cela avait un sens : cette chambre, le tableau qui était accroché au-dessus du divan, le balcon avec son garde-fou en fer forgé. Il fallait bien qu'il y eût une signification, mais il n'aurait pas su dire laquelle.
Il mit longtemps à jouir.
Dès le point du jour, il descendit chercher croissants et café dans la salle de petit-déjeuner. Sofia s'était rendormie. Elle avait la bouche ouverte, on eût dit un petit enfant. Il prit son café sur le balcon. La pluie assombrissait la plage.

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