5 oct. 2016

Virginie Despentes


Vénérable membre de l'académie Goncourt et du jury du prix Femina, l'ancienne punk et pute Virginie Despentes publie la trilogie Vernon Subutex en 2015 et 2016. Dans le premier tome de la série, peinture d'une société malade, on assiste à la descente aux enfers du personnage principal, parti d'un magasin de disques pour terminer SDF sur le trottoir parisien. La scène suivante se déroule dans un somptueux appartement des beaux quartiers parisiens dans lequel un trader cocaïné a organisé une fête décadente.


La fête monte encore d'un cran, on le sent, ça prend, ça prend, ça prend. Janet Jackson, All Nite. Ça commence à fuck fucker, dans les coins, c'est cosmique et c'est crade, tout ce qu'il aime. Les filles sont sèches quand elles sont trop chargées, ça leur fait mal quand on les baise, les gars faites gaffe à vos prépuces. Ça, il le publie sur Twitter. Tant pis pour les déprépucés, avec leur bites qui ne sentent plus rien. Il peut mettre la sienne entre les cuisses de n'importe quelle fille, ce soir. Elles sont venues pour ça, elles voient la taille de l'appartement, ça les chauffe, elles veulent sucer la queue du mec capable de se payer ça. Il voit tout. Il est une surface sensible et alerte. C'est la drogue mais pas seulement - son cerveau est un échangeur géant. Comme au centre-ville de Tokyo.