5 févr. 2011

Geoffrey Chaucer

Les contes de Canterbury, écrits par Geoffrey Chaucer à la fin du XIVème siècle, sont considérés comme une des plus anciennes oeuvres écrites en langue anglaise. Dans le conte du meunier, deux étudiants, Nicolas et Absalon se disputent les faveurs d'Alice Lison, mariée à un charpentier. Nicolas parvient à ses fins. Son rival Absalon est alors victime d'une farce des deux amants dans la scène suivante où il se trouve à implorer la belle sous sa fenêtre.


 - Hélas, gémit Absalon, quel malheur
Qu'amour sincère soit aussi mal reçu !
Donne-moi un baiser, à défaut du reste,
Pour l'amour du Christ et aussi de moi.
- T'en iras-tu alors? demanda-t-elle
- C'est promis, ma chérie, dit Absalon.
- Prépare-toi donc, je reviens tout de suite.
Elle chuchota alors à Nicolas :
- Ne fais pas de bruit, et tu vas bien rire.
Absalon se mit à genoux, disant :
- Je me sens lancé, heureux comme un prince,
Car ce n'est là, je l'espère, qu'un début.
Ta grâce, ma chérie; ta faveur, poussin !
Elle ouvre la fenêtre en un éclair.
- Vite, dit-elle, presse-toi donc et dépêche-toi
Pour que nos voisins ne t'aperçoivent pas !
     Notre Absalon s'essuya bien la bouche.
Noire était la nuit, comme poix ou charbon.
A la fenêtre Lison mit son derrière
Et Absalon n'eut pas d'autre choix
Que d'appliquer la bouche sur le cul tout nu
Goulûment avant de se rendre compte.
Confus, il se rejeta en arrière,
N'ignorant pas qu'une femme est imberbe
Or il avait touché une touffe rêche et poilue.
-  Pouah ! s'écria-t-il, Ah ! qu'est-ce que j'ai fait?
- Hi, hi ! fit-elle en claquant la fenêtre.
Absalon s'éloigna, tout misérable.

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