25 août 2015

Martin Amis

Martin Amis considéré comme l'un des écrivains britanniques majeurs depuis la fin des années 70, a publié en 1997 un court roman à l'allure de roman policier : Train de nuit. L'inspectrice Mike Hoolihan enquête sur le suicide suspect de Jennifer, la fille de son patron.



 Le commissaire Tom allait à présent me livrer un nouvel élément. Je le sentais venir. Il s'est requinqué. D'un geste vif mais fébrile, il a farfouillé dans un classeur : ça ressemblait à des résultats de labo de l'institut médico-légal. Je me suis demandé comment le commissaire Tom s'y prenait pour surveiller et contrôler les découvertes de l'autopsie qui tombaient les unes après les autres.
"Les analyses ont révélé des traces de sperme dans le vagin de Jennifer et dans sa bouche, il a dit (et il lui en coûtait de ne pas me quitter des yeux). Dans sa bouche, Mike. Vous voyez ce que je veux dire?"
J'ai acquiescé. Et forcément, je me disais : Bon Dieu, on est vraiment dans une sale béchamel.
Huit jours déjà, et Jennifer qui repose toujours comme un plat de fête dans la chambre froide à l'angle de Battery Street et de Jefferson Street.